Le cloître

Le voisinage de la chapelle Saint Genest (propriété de la commune) obligeait à créer un jardin de curé. Un robinet d’eau était déjà là, moins élégant qu’une fontaine, mais c’était un signe supplémentaire. Nous avons fait une grosse opération boutures de buis dès l’automne de notre arrivée et dessiné deux grands rectangles d’un côté, quatre petits carrés de l’autre. Au printemps 1996 buis et médicinales ont été plantées, ainsi que des pommiers, poiriers et un nashi conduits en palmettes pour entourer l’ensemble.

Quelques années plus tard, nous avons ajouté un grand rectangle et deux petits carrés de part et d’autre de l’allée, grâce à une autre opération de boutures de buis. De nouvelles médicinales ont pu trouver leur place (liste), sans oublier quelques fleurs, indispensables dans les jardins de curé pour fournir les bouquets d’autel : marguerites, lis, rosier blanc « Winchester Cathedral », rose de Noël, violettes, iris, narcisses blancs, anémones du Japon, ancolies spontanées….

automne 2012

Lentement mais sûrement, l’abricotier planté contre la chapelle a profité de notre parti prix de taille douce pour atteindre des proportions inquiétantes. Le tronc se trouvait de plus en plus déséquilibré, nous avons décidé une mesure drastique mi-juillet, après la récolte de quelques abricots, par une journée chaude qui favorisera la cicatrisation des plaies de taille (en évitant un écoulement de sève notamment).

janvier-février 2024 : arrachage des buis

Depuis l’arrivée des pyrales, nous avons lutté plusieurs années, en pulvérisant du bacille de Thuringe en fin se soirée à chaque attaque, espérant que les nombreuses mésanges réguleraient bientôt les chenilles. En 2022, nous avons décidé de jeter l’éponge. Après une petite lueur d’espoir en voyant reverdir quelques buis, force a été de constater que les mésanges ne suffisent pas. 2023 a été une année dévastatrice.

Adieu les buis patiemment bouturés, plantés et taillés depuis tant d’années. Certains sont vraiment conséquents et donnent du fil à retordre à l’arracheur.

Par quoi les remplacer ? La question nous occupe depuis plusieurs mois :

  • fusain du Japon (Euonymus japonicus ‘microphyllus’) : nous avons quelques boutures toutes prêtes dans le labyrinthe, mais pas en nombre suffisant. De plus il faut compter au moins deux, voire trois tailles annuelles…. c’est peu compatible avec la démarche de réduction du temps d’entretien que nous privilégions maintenant
  • tuiles : notre stock de vieilles tuiles disparates n’y suffirait pas, et cette option suppose de creuser une tranchée conséquente pour un bon ancrage dans le sol… l’ouvrier en chef met son véto
  • métal : ce serait idéal, il reste à trouver des bandes assez larges, un moyen de les fixer…. C’est chose faite en janvier ! Le coût est important, mais l’entretien ultérieur sera nul et la solution pérenne.

Nous en profitons pour redessiner les carrés, ni très réguliers ni parfaitement symétriques… Nous prenons des mesures, faisons des plans…. jusqu’à tomber d’accord sur le nouveau « design ». ll faut déplacer les plantes qui se trouveront hors plates-bandes, niveler le terrain en attendant la livraison des précieuses bordures.

Difficulté inattendue : la colonne et son robinet reposent sur un énorme socle de béton armé dont le percuteur ne vient à bout qu’après de longs efforts, jusqu’à obtenir plusieurs morceaux transportables et « évacuables ».

Dès la livraison, les bandes de métal sont découpées, assemblées : nos calculs étaient justes, les 10 carrés prévus sont fabriqués et emportés sur place. La très légère pente du terrain est suffisante pour donner un aspect bancal à l’ensemble, on doit encore aplanir. Poubelles de terre, râteau, niveau… un exercice de longue haleine pour ménager le dos et réajuster au fur et à mesure des pluies.

Pour remplacer la fontaine, deux coupes en métal sont prévues pour représenter l’élément eau dans cette partie du jardin, des lentilles ou plantes aquatiques « faciles » seront installées dès que les gelées ne seront plus à craindre. Après plusieurs essais de hauteur, avec des pots, des poubelles…. nous optons pour une colonne de pots empilés, solution provisoire en attendant mieux.
Un certain nombre de nouvelles aromatiques et médicinales sont installées ; l’aspérule odorante, disparue en 2023, réapparaît !

Février 2025 : remplacement d’un espalier mort

Le poirier voisin de la chapelle donne des signes de faiblesse depuis plusieurs années, l’une après l’autre, les 4 branches du U double sèchent… L’autre poirier a déjà rendu l’âme depuis longtemps, nous avions aménagé un passage à sa place vers la serre.

Après un arrachage laborieux, nous plantons 3 pommiers (greffés sur M9) qui seront conduits en U simples.