La haie fruitière
Un projet inspiré par l’ouvrage d’Evelyne Leterme : « La biodiversité amie du verger » (Ed. du Rouergue, 2014), qui propose des modules de haies composés d’arbres fruitiers séparés par un groupe de trois arbustes de même espèce et même variété, plantés tous les mètres sur une plate-bande de 1.20 m de largeur.
Ce système de haie fruitière est un concentré de nos pratiques au jardin d’une manière générale :
- pas de travail du sol ou son strict minimum, ici plantation dans une lasagne
- paillage (BRF, tonte, paille…. selon les cultures et les disponibilités)
- mélange des genres
La première haie fruitière a été mise en place durant l’hiver 2014-2015. La lasagne a incorporé deux pommiers déjà présents depuis 2 ans (greffés sur MM106) et un prunier plus ancien (prune de Bonnefont). Trois poiriers ont été ajoutés (un poirier de Bollwiller et deux poiriers à jus « Mostbirnen » greffés sur cognassier) et des modules de trois noisetiers, argousiers, cornouillers et sureaux. Une couche de BRF maison a terminé le tout.
Malgré la sécheresse de l’été et l’absence d’arrosage, tout a survécu, les noisetiers ont été soumis à rude épreuve, mais un seul pied a dû être remplacé, les sureaux et cornouillers ont bien poussé et ont dû être taillés en juillet.
La seconde haie a d’abord été la lasagne des pommes de terre au printemps 2015, elle a été un peu élargie et « rechargée » en automne, puis plantée en février 2016 selon les mêmes principes : des modules de 3 noisetiers, cornouillers rouges et cognassiers de Provence occupent l’espace entre un cerisier de la Toussaint, deux nashis (Shinco et Shenshui), un pommier et un cognassier déjà existant (malmené par une tempête et à restructurer).
Les cucurbitacées coureuses y seront associées cet été pour remplir l’espace au sol. Cette seconde haie a été paillée plusieurs années durant ; les ressources en paille et en BRF ont maintenant changé et les deux haies sont recouvertes de BRF.
Les arbustes intercalaires sont taillés deux fois par an pour ne pas dépasser 1.20 de hauteur environ. Leurs rôles principaux : contribuer à la vie du sol en favorisant la mycorhization et fournir gîte et ouvert à la petite faune pour contribuer à l’équilibre du jardin. Les arbustes intercalaires réagissent différemment aux étés chauds et secs à répétition :
- les noisetiers ont dû être remplacés à plusieurs reprises, il ne reste presque plus de variétés du commerce, les semis spontanés assurés par les écureuils et les oiseaux semblent en moyenne plus résistants…
- les sureaux ne sont pas flamboyants, quelques branches ne repartent pas, mais ils résistent encore.
- cognassiers, cornouillers et goji se portent à merveille.
- les argousiers (deux modules d’1 pied mâle et 5 pieds femelles) ont d’abord émis de nombreux rejets, puis des branches ont séché et finalement ils sont morts en 2022. En remplacement, 3 arbousiers et 3 ragouminiers ont été plantés début 2023.
Janvier 2024 : nouveauté pour la haie fruitière
Le temps a fait son œuvre sur les branches de pin parasol (idéalement courbées) données par le voisin pour délimiter les plates-bandes à l’origine. La matière première manque pour renouveler les branches décomposées. Nous avons décidé de nous inspirer de la haie sèche, ou haie de Benjes pour les remplacer.
Début janvier, une première bordure est mise en place avec des piquets de bambous prélevés sur place. La haie sèche sera très étroite et très basse, environ 15 cm de large sur une trentaine de centimètres de hauteur. Elle va vite se remplir, c’est la saison des tailles ! Les branches d’espaliers, trop fines pour être broyées correctement et trop ligneuses pour le compost, vont y trouver leur place.
Comme prévu, la petite haie s’est très vite remplie, nous devons prévoir des fers à béton pour la seconde car les bambous ne suffiraient pas.